Le football français a rarement fait l’impasse sur les gros titres ces dernières semaines. Allégations de chantage à l’encontre de Paul Pogba, les plaintes pour harcèlement sexuel contre la Fédération française de football ainsi que les plaintes contre le gouvernement français. La mission solo de Kylian Mbappe pour conserver ses droits d’image tout en évitant de se chamailler avec Neymar.
On ne s’ennuie jamais en France, surtout en Ligue 1 et en Ligue 2, où 79 cartons rouges ont déjà été sortis cette saison, ce qui a suscité un débat bien documenté mais un peu moins controversé sur le niveau de l’arbitrage national.
Jean-Clair Todibo, de l’OGC Nice, a été expulsé neuf secondes seulement après la défaite 1-0 à domicile contre Angers SCO avant la pause internationale, ce qui souligne à quel point le problème semble être devenu grave cette saison.
« Une décision arbitrale qui m’a choqué et a condamné mon équipe à commencer le match avec un énorme désavantage », a écrit Todibo via Twitter avant de supprimer son message. « Les décisions arbitrales de ce début de saison ont été très discutables et certaines même scandaleuses. J’espère que la LFP fera quelque chose pour y remédier. »
En comparaison, la Ligue 1 (34) devance la Liga (20) pour les cartons rouges dans les cinq principaux championnats européens, la Serie A en comptant 15, puis la Bundesliga allemande 12.
Toutefois, c’est la Premier League qui offre la comparaison la plus frappante avec seulement quatre cartons rouges après huit journées de championnat.
Si l’on étend ce chiffre au-delà des premières divisions de chaque pays, la Ligue 2 dépasse les chiffres déjà stupéfiants du Championnat avec 11 éjections supplémentaires, soit un total de 45 cartons rouges en neuf journées de championnat.
Pour ajouter au contexte, le total de la Ligue 1 pour la saison 2021-22 était de 103 cartons rouges sur l’ensemble des 38 jours de match, ce qui suggère qu’il y a eu une répression dans l’arbitrage cette campagne.
En effet, même les entraîneurs principaux et le personnel des clubs reçoivent régulièrement des cartons sur le banc de touche, comme l’a découvert Julien Stephan du RC Strasbourg Alsace au début du mois.
La situation a atteint un point tel que le président du Stade de Reims, Jean-Pierre Caillot, a explosé de rage après un match nul 1-1 contre l’Olympique Lyonnais et a été suspendu de ses fonctions officielles autour des matchs jusqu’à Noël en raison de ses commentaires désobligeants envers l’arbitrage français.
« Il y a un problème avec les arbitres français », a déclaré Caillot. « Ils font erreur sur erreur. Ce sont toujours les mauvaises décisions qui vont dans le mauvais sens. »
« L’arbitrage n’est pas cohérent d’un arbitre à l’autre », a ajouté Caillot en recevant son exclusion. « Que ce soit les pénalités ou les cartons rouges, les mêmes causes ne créent pas le même effet — il y a un manque total de psychologie. Je leur ai dit que je regrettais vraiment l’évolution de nos relations avec les arbitres, qui sont malheureusement de plus en plus robotisés.
« J’ai reçu beaucoup de soutien du public, des joueurs et des présidents pour avoir dit tout haut ce que beaucoup pensent et ressentent depuis des années. Cette sanction confirme simplement pour moi que l’on ne s’attaque pas vraiment à l’origine du problème et que cela reste un sujet tabou. »
Le jeu français a lutté avec l’arbitrage et les problèmes avec l’arbitrage des matchs pendant des années, avec des incidents comme Tony Chapron s’en prenant à Diego Carlos, alors joueur du FC Nantes, après une collision accidentelle, puis en envoyant le joueur à l’extérieur, ce qui n’a pas aidé à la détérioration des relations.
Aujourd’hui plus que jamais, la France doit commencer à s’attaquer à ce qui est devenu un problème de plus en plus pressant étant donné la façon dont il affecte l’image de la Ligue 1 et du football professionnel en France, à un moment où le financement du CVC offre une chance de gagner du terrain sur le reste des cinq premières ligues européennes.