Les travailleurs syndiqués des casinos savent qu’ils ont un atout dans leur manche et ils n’ont pas peur de le jouer. Un refus de la part des casinos d’Atlantic City de répondre aux demandes de leurs travailleurs pourrait avoir un impact négatif sur ce qu’ils ont appelé un succès qualifié dans le rétablissement de leurs finances aux résultats pré-pandémiques.
Traiter décemment les travailleurs ou en supporter le coût
Cependant, le principal syndicat des travailleurs des casinos, la section 54 de Unite Here, affirme que si les casinos hésitent, cela pourrait leur coûter 2,6 millions de dollars par jour lorsque les grèves commenceront. Elles doivent débuter le 1er juillet et se profilent comme une épée de Damoclès au-dessus des propriétés.
Le syndicat a fait le calcul pour les casinos, arguant que le Borgata pourrait perdre 1,6 million de dollars chaque jour où il sera paralysé par les grèves. Trois casinos de Caesars Entertainment, le Harrah’s Caesars et le Tropicana, risquent de perdre ensemble un autre million de dollars pour chaque jour de grève.
Quelle est la solution alors ? Le syndicat estime qu’elle est très simple : il faut se mettre à la table des négociations et s’assurer d’honorer les contrats des travailleurs qui ont expiré il y a plusieurs semaines et qui ont déclenché une vague de mécontentement parmi les 10 000 travailleurs des casinos d’Atlantic City.
Le syndicat a utilisé des données accessibles au public pour tenter d’expliquer ce qui pourrait se passer si les casinos se montrent réticents à négocier. Si la grève est autorisée, les casinos peuvent s’attendre à voir leurs résultats du troisième trimestre diminuer de 25% au troisième trimestre 2021.
Il y aura un impact durable avec certains voyageurs hors de l’État qui viennent jouer à Atlantic City juste pour découvrir que les propriétés avaient été fermées. Les contrats n’ont pas été relancés après leur expiration le 1er juin, et c’est ce qui a irrité les travailleurs. Deux grèves prendront donc effet si les casinos ne sont pas convaincus de négocier.
Après celle prévue le 1er juillet, une seconde devrait avoir lieu le 3 juillet, qui vise le Hard Rock. La plupart des casinos sont restés discrets quant à l’évolution à venir. En fait, aucun d’entre eux n’a fait de déclaration publique depuis la semaine dernière, mais cela ne signifie pas qu’ils ne font rien pour assurer une issue positive à tout cela.
Selon Jane Bokunewicz, de l’Institut Lloyd Leveson de l’Université de Stockton, il est difficile d’évaluer les conséquences financières pour les casinos. D’une part, Mme Bokunewicz fait valoir que les jetons ont aussi des cartes à jouer.
D’une part, tous les travailleurs ne sont pas syndiqués. Cela signifie qu’il peut y avoir une main-d’œuvre suffisante dans les salles de jeux des casinos pour maintenir l’action et les diverses opérations. Cependant, s’engager dans une guerre d’usure avec votre personnel n’est pas le moyen le plus intelligent d’inspirer la confiance à long terme et d’améliorer les résultats financiers.
La capacité d’adaptation des casinos peut diminuer l’efficacité des grèves
En fait, l’efficacité d’un outil de négociation qu’est la grève dépend uniquement de la façon dont les casinos d’Atlantic City sont préparés à fonctionner sous une telle contrainte. Certains casinos ont préféré ne pas intervenir. Par exemple, l’Ocean Casino Resort et le Bally’s ont confirmé qu’ils donneraient suite à tous les accords et contrats conclus par les autres casinos.
Cela signifie qu’ils ne seront pas touchés par la grève, même si cela se traduit par une démonstration de force beaucoup plus faible pendant la grève. Les consommateurs peuvent diriger leur colère soit vers les casinos, soit vers les travailleurs eux-mêmes. Entre-temps, le syndicat continue de faire confiance aux données publiques et a fait valoir que le Caesars, qui a réalisé 15 % de ses bénéfices globaux au cours du trimestre de l’année dernière à Atlantic City, sera l’un des plus gravement touchés.
Le syndicat espère que le début du week-end du 4 juillet est bien choisi pour perturber l’activité et donner aux travailleurs une position de négociation plus forte. Une fois de plus, cela dépendra uniquement de la capacité des casinos à tomber dans le panneau.
